Si vous rien a cacher vous n'avez rien à craindre

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À tous ceux qui pensent que si l'on a rien à cacher, l'on n'a rien à craindre !

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🔗Ma vie privée est importante, non pas parce que mes actions sont douteuses, mais parce que votre jugement et vos intentions le sont.

La phrase « Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre » est souvent utilisée dans les débats sur la surveillance ou la vie privée ; par exemple le charismatique et charmant Klaus Schwab l’a utilisée dans cet interview devenu célèbre, ce qui n’étonnera pas ceux qui connaissent ce brave homme.

En surface, la phrase paraît logique : si vos actions sont légales et honnêtes, pourquoi s’inquiéter qu’on vous observe ? Mais en réalité, elle est trompeuse et dangereuse à plusieurs égards :

  1. Elle suppose que seules les personnes coupables ont besoin de confidentialité
    Or, tout le monde a des choses à protéger : conversations personnelles, données médicales, informations financières, opinions politiques… Même si elles ne sont pas illégales, elles peuvent être mal interprétées ou utilisées contre vous.
  2. Elle ignore le problème du pouvoir et de l’abus
    Donner un accès illimité à vos données, c’est faire confiance à 100 % à ceux qui les détiennent — aujourd’hui et dans le futur. Un changement politique ou une dérive autoritaire peut transformer des données inoffensives en preuves « à charge ».
  3. Elle déplace la charge de la preuve
    Dans un État de droit, c’est à l’autorité de justifier pourquoi elle enquête, pas à l’individu de prouver qu’il est innocent.
  4. Elle nie la liberté de pensée et d’expression
    Savoir qu’on est surveillé modifie notre comportement (c’est l’« effet de panoptique »), et réduit notre liberté réelle même si nous n’avons « rien à cacher ».

Cette phrase est donc un slogan simplificateur qui permet de justifier une surveillance de masse au détriment des libertés individuelles.

🔗Citations

Dire que vous ne vous souciez pas du droit à la vie privée parce que vous n’avez rien à cacher revient à dire que vous ne vous souciez pas de la liberté d’expression parce que vous n’avez rien à dire. »(Ref.)
– Edward Snowden

Donnez-moi deux lignes écrites par la main de l’homme le plus honnête, je trouverai assez pour le condamner.
– Richelieu